Comme l’indique fort bien son nom, il s’agit de superposition de deux ou plusieurs vitrages, séparés par un ou plusieurs films d’assemblage. A ce titre, la relation avec les produits pâtissiers du même nom nous vient immédiatement à l’esprit.
Pourquoi faire un vitrage feuilleté ?
A la base, le vitrage est à la fois souple et fragile. Souple car il peut fléchir sous son poids propre, mais fragile aussi car il peut aisément se rompre lors d’un choc mécanique.
L’usage du vitrage est universel, il nous entoure au quotidien et nous apporte lumière et chaleur. Les architectes jouent de plus en plus avec ce matériau. Ce n’est pas pour autant qu’il doive représenter un danger et c’est pour cette raison que ce vitrage feuilleté est de plus en plus choisi. Inventé au début du XXème siècle, il fait partie des vitrages de sécurité.
Il peut être utilisé seul ou incorporé dans un double ou triple vitrage qui apportera un complément de performance thermique.
Comment est fabriqué le vitrage feuilleté ?
Dans une salle blanche en surpression pour éviter les poussières, les deux verres sont assemblés l’un sur l’autre avec ce film en intercalaire, ensuite introduits dans un four, comprimés par des rouleaux pour retirer les principales bulles d’air, enfin soumis à forte pression à 140°C pour les coller définitivement et éliminer les microbulles.
La matière du film est du Butyral de Polyvinyle (PVB), son épaisseur unitaire de 0,38mm; il est invisible et a comme propriétés principales de pouvoir fortement s’allonger et de bien adhérer au verre.
Des films spécifiques apportent, en plus, des caractéristiques acoustiques (PVB “Silence”) ou contre le feu (à gel intumescent).
La réponse aux différents niveaux de sécurité, la protection des personnes ?
On adapte la résistance du vitrage en fonction de l’exigence recherchée, qui fait l’objet dans la plupart des cas de normes obligatoires. Le niveau ne sera pas le même pour équiper la porte vitrée d’un accès à une salle de classe (protection lors de jeu de ballon par les enfants), un pare brise de voiture (lors de la projection d’un gravillon), un environnement d’immeuble (lors de bousculade sur un balcon vitré) ou une vitrine de banque (pour faire face aux tirs de balles). Mais le principe restera toujours le même : le vitrage ne tombera pas en cas de choc, les petits morceaux fendillés resteront collés au film en attendant son remplacement, les blessures sont ainsi évitées.
Donc en jouant sur le nombre de vitrages et le nombre de films, la performance de la protection pourra être adaptée à l’environnement et répondre à des besoins ciblés : vérandas, locaux sportifs, plafonds, commerces, piscines, aquariums, garde-corps, établissements recevant du public, …
La dénomination d’un vitrage feuilleté est en rapport avec ses caractéristiques, un premier groupe de chiffres indiquant les épaisseurs des verres, un second le nombre de films PVB; ainsi 44.2 désignera un feuilleté de 2 verres clairs de 4 mm séparés par 2 films PVB.
En ce qui concerne la protection des biens ?
Bien évidemment, le vitrage ne se rompant pas ou que très difficilement, le feuilleté pourra être utilisé pour renforcer efficacement la protection contre les cambriolages. Là encore, il faudra respecter la réglementation pour le choix de ces produits retardateurs d’effraction.
Et un bonus ?
Le vitrage feuilleté, de par son film intégré, est particulièrement recommandé lorsqu’il s’agit de réduire, dans les intérieurs ou derrière des vitrines, les décolorations provoquées par les rayons ultraviolets du soleil qui seront bloqués à plus de 95%.