C’est une évidence, le vitrage est qualifié de fragile, cassant, blessant, transparent, donc avec un ressenti de danger, de risque et de manque d’intimité. Mais pourquoi se priver de ce matériau qui laisse entrer les chauds rayons du soleil et une lumière généreuse ? Il suffit de choisir le vitrage qui convient, qui répond à nos attentes et besoins. Dans l’absolu, on pourrait dire qu’il faut définir un vitrage différent par menuiserie, selon son orientation (nord, sud, …), sa position dans l’immobilier (rez de chaussée sur rue ou sur cour privée, étage, …) ou la fonction de la pièce concernée (chambre, salle d’eau, séjour, …). La protection du vitrage se situe donc à plusieurs niveaux.
Une protection des personnes, numéro 1 des attentions :
Les vitrages cassés sont coupants. Qui ne s’est jamais blessé en ramassant des éclats d’un verre tombé ? La réponse est dans la question. Il faut, soit empêcher des fragments de tomber, soit les rendre moins dangereux.
- Le vitrage trempé a la propriété, lors d’un choc, de se diviser en de multiples petits morceaux inoffensifs. C’est l’exemple des vitres latérales de votre véhicule ou de votre paroi de douche. Trempé thermiquement et restant sous tension, sa résistance est 5x supérieure à un verre standard, et lorsqu’il se brise, c’est en de fines miettes de verre émoussées, amoindrissant ainsi considérablement le risque de blessure. Mais ces petits morceaux restent un danger bien réel pour de tout petits enfants qui s’empressent de les porter dans leur bouche. Donc à ne pas mettre dans des locaux recevant des petits !
- Nous avons tous en mémoire le vitrage armé dans les anciennes marquises qui maintenait les morceaux de vitrage entre eux pour que les débris ne tombent pas sur nos têtes…
Celui-ci, peu esthétique, est aujourd’hui remplacé par un vitrage dit “feuilleté” car composé de 2 ou plusieurs feuilles de verre, séparées par un ou des films de résine de synthèse à la remarquable solidité appelés PVB (Poly Vinyl Butyral).
C’est l’exemple du pare-brise de votre véhicule, il se fissurera mais restera solidaire. Son utilisation est massive dans les parties communes d’habitation et les lieux de travail ou de loisir. Plus solide que le verre classique, il évitera la projection d’éclats de verre qui seront retenus contre le film, donc réduira plus nettement le risque corporel d’accident, mais pourra malgré tout se casser et être traversé.
La composition courante mais non exhaustive pour la protection des personnes est le 44.2, soit 1 verre de 4mm + 2 films de 0,38mm + 1 verre de 4mm.
Son choix s’impose dès la présence d’un risque : allège vitrée, garde corps, toiture, vitrage toute hauteur, trains, commerces, chute d’objet, écoles, …
- Et pour une protection mécanique extrême (séparations de tribunes de stades, salles de sport, …), on associe verre trempé et verre feuilleté pour cumuler leurs caractéristiques propres.
Une protection des biens :
Un vitrage n’est pas un mur de béton ou de parpaings et, sans précaution particulière, une simple pierre peut en venir à bout, ouvrant grand l’accès à votre intérieur.
Revenons sur le vitrage feuilleté destiné à la protection des personnes. En renforçant la quantité des films PVB et leur résistance, nous obtenons alors un vitrage beaucoup plus difficile à perforer.
Suivant le niveau de protection attendu (casses, vols et intrusions malveillantes, ou risques liés aux armes à feu et explosifs), les solutions et classements sont progressifs et adaptés. Ainsi, différentes classes sont répertoriées selon leur résistance contre :
la chute d’objets
le vandalisme
l’effraction
les attaques à main armée
le souffle des explosions
Plus il est feuilleté, plus le transpercer devient long et difficile : idéal pour décourager les cambrioleurs ! Dans certains cas (le “33.2”, 7mm, 16kg/m2), il agit comme retardateur d’effraction, dans d’autres (le “SP827”, 27mm, 53kg/m2), il empêchera l’intrusion !
Globalement, le SP510 répond à une majorité de besoins, un excellent compromis résistance (classe P5A) / poids (23kg/m2) / épaisseur (10mm) pour cet ensemble de 2 verres de 4mm et de 6 films PVB.
Mais attention encore, il ne faut pas tout miser sur les caractéristiques du vitrage. La qualité de la pose, donc de la tenue de la menuiserie sur son support, ainsi que la quincaillerie qui relie les vantaux au bâti, doivent être au même niveau de sécurité. Les parecloses peuvent aussi être vissées et le vitrage collé dans sa feuillure.
Une protection visuelle :
Oui, nous ne souhaitons pas toujours être observés par autrui, qu’il soit extérieur à notre habitation (passant, voisin, …) ou cohabitant. De multiples solutions s’offrent à vous pour préserver votre intimité : rideaux, stores, films à poser sur le vitrage, vitrage coloré de base ou réfléchissant, vitrage structuré ou imprimé, sablé ou dépoli à l’acide, etc…
Les rideaux ou stores n’ont plus la cote, et il faut en plus les déplacer pour qu’ils remplissent leur fonction. Les films à poser, adhésifs ou électrostatiques, nécessitent une bonne dextérité et n’ont pas une grande longévité; on les réservera à un usage temporaire.
Le vitrage adapté est donc LA solution. Le choix est d’abord esthétique par le motif, une couleur, un effet :
Le verre structuré est obtenu lors de la fin de la coulée continue de fabrication du verre dans le four où un rouleau lamineur comporte une surface gravée qui s’imprime sur le verre).
Une astuce: il n’est pas aisé de choisir entre deux modèles retenus au choix, particulièrement sur catalogue ou petits échantillons. Une caractéristique supplémentaire pourra vous aider, le “coefficient d’écran visuel” qui note 1 à 10 le niveau de translucidité des vitrages : 1 étant le niveau le plus occultant et 10 le niveau le plus transparent.
Le verre sablé fait suite à la projection d’un puissant jet de sable de corindon qui l’attaque et produit un aspect dépoli ou satiné plus ou moins intense selon la durée de l’application du jet.
Le verre dépoli fait suite à la pulvérisation d’acide sur une des faces du verre, totalement ou partiellement.
