Aujourd’hui, la tendance s’oriente vers des lieux d’habitation ou de travail le plus vitrés possible. Cela donne une impression de liberté et d’immersion dans l’environnement, tout en permettant de faire entrer la lumière et la chaleur. Après les immeubles de bureau, commerces et magasins depuis longtemps, les architectes jouent dorénavant avec ce design moderne dans le cadre des maisons d’habitation individuelles.
A quoi ressemble un vitrage anti-effraction
Les vitrages, surtout utilisés en assemblage double ou triple avec des lames d’air intermédiaires, ont désormais des caractéristiques d’isolation thermique et acoustique supérieures à des murs traditionnels maçonnés, beaucoup plus épais. Un vaste choix dans l’aspect esthétique (motif, couleur, réfléchissement, …) complète cette liste d’avantages. Pourquoi donc s’en priver ?
Mais comme tout le monde le sait, le verre simple ou recuit a bien un défaut, celui d’être cassant, avec pour conséquences des risques de blessures ou de dégradation.
Une vaste résidence avec d’immenses parois vitrées attire d’autant la tentation d’un individu malfamé qui aura vue sur l’intimité, le niveau de vie et les objets de valeur présents. Dans une construction plus traditionnelle aussi, nous cherchons tous à nous protéger des voleurs.
Quand opter pour un vitrage anti-effraction
On ne pense pas toujours à fermer ses volets pour une courte absence et sachant qu’un cambriolage dure en moyenne 3 minutes, il est temps aujourd’hui de se protéger globalement, sans avoir à y penser à chaque fois. Savez-vous que 8 cambriolages sur 10 ont lieu en pleine journée, principalement dans l’après-midi, et lors d’une courte absence ? 500.000 cambriolages par an déclarés, donc vraisemblablement un million en réalité, donnent une idée de l’ampleur du phénomène.
L’installation d’alarmes est en plein essor, très recommandées pour empêcher le voleur de rester longtemps chez vous. Mais encore faut-il penser à la mettre en marche et très peu de modèles avertissent avant l’effraction par un dispositif de pré-intrusion. Se sachant détecté, il fera vite dans sa besogne mais ne fuira pas systématiquement immédiatement, puisque les voisins ne se déplacent plus que rarement pour vérifier.
Il vaut donc mieux que le vitrage qui équipe votre menuiserie empêche l’intrusion ou tout au moins la rend difficile et la retarde un maximum. Casser un vitrage est ce qu’il y a de plus simple, une pierre à proximité est suffisante, de l’adhésif sur la vitre empêchera les bris de tomber et une couverture au sol atténuera les bruits de retombée.
Alors, des vitrages résistent-ils mieux que d’autres aux effractions ?
De par sa fabrication et son manque d’élasticité, le verre est cassant, se fissurant net sous une pression et se décomposant en éclats. L’idée est de ne pas séparer ces morceaux pour conserver un ensemble qui continue à se tenir, même fissuré.
On trouve ainsi des films à appliquer sur des vitrages existants, qui agissent tel un ruban adhésif et qui évitent le démantèlement du verre. Seulement, cette technique est limitée par les épaisseurs de films disponibles (entre 75 pour le film vitre anti-éclats et 200 microns pour les film anti-effraction haute résistance), la mise en œuvre aléatoire du produit et la durée de vie réduite (de 8 à 15 ans). Par ailleurs, pour éviter sa détérioration rapide, il nécessite un entretien spécifique et régulier car posé à l’extérieur sur le vitrage.
La solution ? Des films intégrés au vitrage par les fabricants verrier, donc sans entretien car positionnés à l’intérieur, et avec une pose gérée en usine. Ceux-ci ont développé un vitrage feuilleté composé de 2 ou plusieurs feuilles de verre et 1 ou plusieurs films de maintien en butyral de polyvinyle (PVB)
Le verre feuilleté est également appelé verre de sécurité, ou vitrage sécurité, car s’il vient à se briser, les fragments sont maintenus au film PVB, ce qui permet de conserver la fonction protectrice du vitrage, même en cas de casse.
Suivant la composition de cet assemblage verres / films, le dispositif sera plus ou moins résistant donc plus ou moins efficace face aux chocs, aux bris, au vandalisme, aux cambriolages et aux effractions. La solidité d’un vitrage anti-effraction impose un acharnement et un temps très important pour pouvoir en venir à bout et y effectuer un trou de passage, ce qui en découragera plus d’un si l’affaire n’est pas réglée dans les premières secondes.
Une norme EN356 classifie les performances de résistance de P1A à P8B, les plus courantes étant P2A (protection élémentaire contre le vandalisme non organisé) et P5A (protection renforcée contre l’effraction), en fonction des résultats de résistance à l’impact de billes d’acier et essais à la hache.
Feuilleté 44.2 classé P2A de 8,8mm d’épaisseur et composé de 2 verres de 4mm et 2 intercalaires de 0,38mm : un des principaux et plus répandus types de verres feuilletés dans le grand public, d’un excellent rapport qualité / prix, très performant et sécurisé, permettant de retarder de plus de 3 minutes les tentatives de cambriolages.
Feuilleté 44.6 classé P5A de 10,3mm d’épaisseur et composé de 2 verres de 4mm et 6 intercalaires de 0,38mm : le nombre accru des films renforce la tenue mécanique du vitrage et la difficulté de le percer. Il s’agit d’un excellent compromis pour une recherche de sécurité optimale, résistant efficacement plus de 5 minutes à toutes les tentatives d’intrusion, comme aux coups de marteau et de hache. Il sera aussi beaucoup utilisé pour des vitrines de magasin, les vitrages de restaurant et de bureau, et tout autres lieux recevant du public.
D’autres feuilletés très épais et lourds sont pare-balles (protection contre différents types d’armes et de calibres : carabines, pistolets automatiques, revolvers, fusils d’assaut et de chasse) ou résistants aux souffles des explosions.
Certains vitrages anti-effraction feuilletés intègrent en plus un réseau de fils de cuivre de 70 microns pratiquement invisibles, écartés de 25 à 75mm, à relier à un système d’alarme. Cette technique, à l’inconvénient d’être filaire donc réservée à des chantiers neufs, est supplantée par des éléments détecteurs de chocs.
En conclusion, un vitrage anti-effraction sera retardateur d’effraction en fonction de sa composition, mais la cohérence pour le résultat attendu impose une menuiserie dans sa globalité de même niveau (nombre points de verrouillage de la quincaillerie, cylindre, qualité des matériaux, renforts, collage du vitrage, …).
N’oublions pas qu’un vitrage anti-effraction donnera, en plus de ces caractéristiques de protection des biens, une protection des personnes contre les risques de blessures ou de chute, de bonnes performances acoustiques, et une réduction de la décoloration intérieure par les UV. Enfin, son intégration dans un vitrage isolant double ou triple offrira des solutions efficaces en termes d’isolation thermique, de protection solaire ou de visibilité.
